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Magnadaoué
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7 septembre 2007

L'exode de la misère

    Quand la misère devient trop prenante, les Hommes partent. Quand le désespoir prend le pas sur l'espoir et la confiance en l'avenir, s'ouvrent alors les chemins longs et périlleux de l'exode, vers ce qu'ils croient être le paradis, l'Europe. Parcours semé d'embûches, à la merci des contrebandiers du désespoir, ces passeurs sans foi ni loi qui pour d'importantes sommes d'argent vous promettent les rivages de l'Europe. Au retour du Mali, et après avoir cotoyé cette intense misère pendant un mois, on en viendrait presque à comprendre ce qui pousse ces hommes et ces femmes à fuir leur maison, leur famille dans l'espoir d'un avenir meilleur. Cet avenir meilleur pour les africains tentés par l'exode est l'Europe, sa richesse, sa  facilité de vie et de vivre, cette abondance qui fait tant défaut en Afrique.

    De l'Afrique vers l'Europe à travers les chemins sinueux du désert, en passant par le point névralgique de la traversée, Gao. Ville à l'entrée du désert, ville la plus importante et la plus proche de l'Algérie, ville rencontre de la misère de l'Afrique subsaharienne. Après avoir rallié Gao, la plupart des clandestins venus de tous les pays environnants et de toute l'Afrique, scrutent le signal donné par le passeur du départ tant attendu à travers le désert. La traversée leur coûtera cher, leurs années d'économie mais aussi parfois leur vie ou leur liberté, tout cela dans l'espoir d'arriver en Europe.

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La première étape vers l'exode, Gao.

    Pourtant, une fois arrivés aux frontières du vieux continent devant les enclaves de Ceuta et Melilla, tous comprennent que le plus dur est devant eux, rares sont ceux qui passent la frontière et arrivent en Espagne. La plupart sont arrêtés et souvent molestés par la police espagnole, marocaine ou algérienne puis reconduits manu militari vers les frontières d'où ils sont venus, la frontière malienne. Commence alors pour eux le même périple, celui de récolter un maximum de fonds et de retenter encore une fois sa chance vers le paradis européen.

    Triste sort qui leur est réservé, les solutions nous appartiennent pourtant, changer les règles qui régissent nos échanges avec l'Afrique. Appliquer à tous (et surtout à nous-mêmes) les règles que l'on veut voir appliquer à certains, supprimer par exemple les subventions à l'agriculture dans les pays occidentaux pour permettre à ces hommes et femmes de pouvoir enfin vivre du travail de leur terre. Arrêter d'entretenir un climat de dépendance entre eux et nous, laisser l'Afrique se développer sans notre intervention. Nous avons trop donné de poissons sans apprendre à pêcher.



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Le boulevard des Askias, artère centrale de la ville de Gao. Lieu principal de rencontres des candidats clandestins à l'émigration.

Un article plus complet sur le même sujet sur le site de RFI, le "carnet de route" de Serge Daniel (journaliste à RFI) sur les pistes et les pas des candidats à l'émigration:
www.rfi.fr

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